Nous vivons aujourd’hui une période historique : smartphones, capteurs et web créent une abondance de données qui peuvent être analysées pour mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons et transformer presque tous les secteurs. Les mêmes algorithmes utilisés par les entreprises pour créer de nouveaux profits peuvent être utilisés par des associations et des entreprises sociales et solidaires pour améliorer l’état du monde.

Cependant, ces institutions travaillant dans les domaines sociaux, de la santé ou de l’environnement n’ont pas toutes les ressources nécessaires et sont très souvent en retard par rapport aux startups et géants de la tech pour travailler sur leurs données. Si les outils de data science deviennent de plus en plus accessibles, il est néanmoins nécessaire d’avoir un bon background en data pour les utiliser efficacement. 

 

Chez Data for Good, nous sommes partis d’un double constat : 

• Les ONG ont du mal à trouver des profils qualifiés en data, et peuvent difficilement se permettre d’en embaucher
• De plus en plus de data scientists et analystes souhaitent donner de leur temps mais ne savent pas où s’adresser ou n'ont ni les réseaux ni les contacts nécessaires

 

Data for Good s’est donc donnée la double mission de créer l'écosystème permettant la rencontre de ces acteurs et de développer une communauté de data scientists, analystes, développeurs et designers bénévoles s’engageant sur la réalisation de projets à fort impact social ou environnemental.

Depuis sa création en 2015, l'association a accompagné une quarantaine de projets à travers 7 saisons d’accélération, sur des problématiques aussi diverses que la santé, l’éducation, l’environnement ou la citoyenneté. La dernière, dédiée à l’environnement et parrainée par Mme Brune Poirson, Secrétaire d'État auprès de la Ministre de la Transition écologique et solidaire, vient de se terminer le 8 juin.

 

Quelques exemples de projets :

Open Food Facts

Data for Open Food Facts est une association que Data for Good accompagne depuis trois saisons. Il s’agit du “wikipedia” français des produits alimentaires, qui répertorie les ingrédients, les allergènes, la composition nutritionnelle et toutes les informations présentes sur les étiquettes des aliments. 

Au cours de la saison 5, face au besoin des consommateurs de mieux connaître leur impact carbone, des volontaires de Data for Good ont travaillé sur la mise en place d’une mesure de cet impact, disponible à travers l’API d’Open Food Facts. La mesure de l’impact carbone étant très complexe, une première version a couvert 5000 produits en se basant sur la composition du produit lui-même, sans tenir compte du packaging ni du transport (qui ne représentent que 7% des émissions et sont minimes par rapport à l’impact de la production).

Au cours de la dernière saison de projets, l'équipe a travaillé sur l'extraction de données nécessaires à la généralisation de l'affichage environnemental sur l'alimentation en se connectant à l’outil Agribalyse de l'ADEME, réseau d’intelligence artificielle, pour détecter les labels environnementaux. Ce projet a pour vocation de faciliter le travail de la communauté d’Open Food Facts pour améliorer la couverture de la base de données.

 

PyroNear

Dans la lutte contre les incendies, la détection rapide des départs de feux est un enjeu majeur. Si l’origine du phénomène naturel ne peut être contrôlée, son identification précoce peut être rendue plus accessible et automatisée. Pour s’assurer d’avoir une détection utilisable par les forces d’intervention, plusieurs contraintes surviennent :

• Détection précoce et performante pour maximiser les chances de succès d’intervention
• Coût de déploiement minimal pour garantir une couverture suffisante et son accessibilité financière
• Installation simple pour une adoption rapide de la solution

Data for Good a accompagné PyroNear pour développer cette solution de détection automatique performante et économique des incendies de forêt. En se servant d’une caméra peu coûteuse et d’un Raspberry pi (ordinateur miniature et mobile), Pyronear propose une solution alternative libre d’accès. Les informations saisies par la caméra sont traitées par un modèle d’apprentissage profond pour entraîner l’outil et améliorer sa capacité de détection. En optimisant son aptitude à dire si oui ou non un visuel correspond à un feu, l’outil s’enrichit progressivement pour devenir de plus en plus fiable et efficace. 

 

Plastic Origins

Chaque année, environ 8 millions de tonnes de déchets plastiques sont transportés par les fleuves et finissent dans les océans. Plastic Origins est un projet de science participative qui utilise l'IA pour cartographier la pollution plastique des fleuves et rivières de France et d'Europe. Aujourd’hui, en France, la gestion de la qualité de nos eaux fluviales est établie grâce à 2 950 points de contrôle répartis sur l’ensemble du territoire. Cependant, les critères de surveillance utilisés, se basant sur des paramètres physiques et chimiques, ne prennent pas en compte la pollution plastique. 

Pour pallier cela, les bénévoles de Surfrider ont lancé en 2018 une méthode de collecte de données permettant de comptabiliser cette pollution plastique et d'identifier des zones d’action prioritaires. Il s’agit d’un projet de science participative : toute personne souhaitant prendre part à l’initiative peut filmer les berges sur au moins 500 mètres avec son smartphone ou une GoPro. Ces images, transférées via l'application sur une plateforme en ligne, sont ensuite analysées par un algorithme pour identifier les déchets et détecter leurs coordonnées GPS. De ces données naît une carte crowd-sourcée classifiant les berges par couleur, selon leur degré de pollution.

Data for Good a accompagné Surfrider pour définir et mettre en place l'infrastructure et l'algorithme de traitement automatisé des vidéos. 

 

BEGES

Mesurer les émissions de gaz à effet de serre est le premier pas pour pouvoir agir sur leur réduction. Tous les 3 ou 4 ans, un grand nombre de structures publiques et privées doivent mettre en ligne leur bilan d’émissions de gaz à effet de serre (BEGES) sur une plate-forme gérée par l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).

Ce bilan leur permet d’estimer leur volume d’émissions et d’identifier les postes les plus émetteurs afin de mettre en œuvre des actions de réduction adaptées. L'objectif du projet proposé par le Ministère de la Transition Écologique était de faciliter le calcul d’une partie du BEGES. Pour cela, une dizaine de bénévoles de Data for Good ont travaillé sur la cartographie, la collecte et le nettoyage de certaines données difficilement exploitables, ainsi que sur la création d’un algorithme permettant de croiser les données d’activité et les facteurs d’émission. 

 

Si vous êtes porteur d’un projet ou souhaitez rejoindre l’association en tant que volontaire, contactez-nous via le site https://dataforgood.fr. 

D’autres projets sont également à découvrir sur le blog de de l’association :

• https://medium.com/@DataForGood_FR.
• https://www.meetup.com/Data-for-Good-FR/